Résister en Bretagne

Les combattants volontaires de la Résistance des Côtes-du-Nord

En librairie en avril, ce nouveau livre consacré à une étude de la Résistance à partir de l’étude de 1 200 dossiers de femmes et d’hommes ayant obtenu la carte de combattant volontaire de la Résistance dans des réseaux, des mouvements. Une étude réalisée dans le cadre de l’atelier histoire et patrimoine de l’Université du temps libre de Saint-Brieuc.

Publié chez Skol Vreizh (Morlaix) – 20 euros

Préface de M. Yann Lagadec, professeur d’histoire (Rennes 2 – Académie militaire de Saint-Cyr-Coetquidan)

La préface de M. Yann Lagadec

Résister en Bretagne

Les combattants volontaires de la Résistance

L’ouvrage dont vous entamez la lecture est un livre à part dans l’historiographie de la Seconde Guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord.

Bien évidemment, nul ne prétendra qu’il s’agit du premier livre sur la Résistance costarmoricaine, encore moins sur la Résistance bretonne. Les Côtes-du-Nord – les spécialistes le savent – ont pu en effet bénéficier, de manière d’ailleurs ancienne, de solides recherches sur le sujet. L’une des premières études est celle de Jean Ancelin : dès 1946, cet étudiant en histoire avait consacré son mémoire de fin d’études à une première – mais rapide et incomplète – Histoire de la Résistance dans le département des Côtes-du-Nord1. Depuis, les travaux, parfois inégaux, se sont multipliés. La thèse de Christian Bougeard, sur Le choc de la guerre dans un département breton, incontournable monument de papier, fait bien évidemment une large place à la Résistance : elle en présente les grandes phases, des premières formes d’action à l’été 1940 à l’engagement armé dans les combats de la Libération à l’été 1944, les grands courants, la lente et parfois difficile structuration2. On doit aussi à Roger Huguen, infatigable correspondant dans les Côtes-du-Nord du Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale, plusieurs ouvrages, dont celui consacré aux filières d’évasion en Bretagne qui fait une large place au département, plus particulièrement au fameux réseau Shelburn3. Alain Lozac’h lui-même, l’une des chevilles-ouvrières de la présente étude, a déjà publié en 2003 un ouvrage consacré à quelques grandes figures des Réseaux et mouvements de résistance en Côtes-d’Armor4. Et des Cahiers de la Résistance populaire aux monographies, à l’instar de celle que j’ai moi-même commis sur la région de Loudéac, le lecteur intéressé par cette période à de quoi faire, y compris sur des aspects inattendus, tels que les bals comme forme de résistance à l’Occupant et au régime de Vichy5. Et ce, d’autant qu’aux recherches historiques, il convient d’ajouter les mémoires et souvenirs d’un certain nombre d’anciens résistants, de tous bords politiques, parfois de premier plan : ainsi de Louis Pichouron – le commandant Alain, responsable départemental des FTP –, de Désiré Camus, de Jean Dathanat ou de René Billaud – le commandant Gilles, en charge du secteur de Lamballe – pour n’en rester qu’à quelques exemples6

Il n’en reste pas moins, disais-je, que cet ouvrage est un livre à part. Il est en effet le premier à proposer pour les Côtes-du-Nord une véritable sociologie du milieu résistant dans toute sa diversité, grâce à l’étude des dossiers de combattants volontaires de la Résistance (CVR). Une telle étude manquait encore pour le département, même si d’autres avaient été menées ailleurs, y compris en Bretagne : la thèse de Jacqueline Sainclivier sur l’Ille-et-Vilaine avait en effet marqué une étape importante dans l’historiographie du sujet, que ce soit d’ailleurs à l’échelle bretonne ou à celle, plus large, de la France7. Soutenu en 1978, ce travail pionnier était l’un des tout premiers à se pencher sur ces riches dossiers, 1 329 au total, presque autant donc que ceux analysés par la petite équipe de chercheurs « amateurs » – mais éclairés et passionnés – de l’UTL de Saint-Brieuc8. Depuis, un certain nombre d’autres recherches ont été conduites, dans toute la France, à partir de ces dossiers de CVR : elles restent peu nombreuses cependant, seuls une douzaine de départements ayant été étudiés, pour l’essentiel dans la moitié sud du pays, celle correspondant à l’ancienne « zone libre » – ainsi des Alpes-Maritimes, du Var, du Gard, du Vaucluse ou des Bouches-du-Rhône, mais aussi de l’Isère, de la Loire et du Puy-de-Dôme, ou encore du Finistère, du Calvados et de la Manche9. C’est dire l’intérêt d’une telle étude dans un département aussi marqué par la Résistance mais aussi par la présence allemande, quatre années durant, que le sont les Côtes-du-Nord, dont on peut noter, d’ailleurs, que l’on connaissait finalement presque mieux jusqu’ici les collaborateurs – ou, plus exactement, les suspects de collaboration – que les résistants, grâce aux recherches de François Lambert10.

Certes, cette source que constituent les dossiers de combattants volontaires de la Résistance n’est pas sans présenter un certain nombre de biais sur lesquels tous les auteurs, y compris ceux du présent ouvrage, insistent à juste titre11. En effet, nombre de ces dossiers n’ont souvent été constitués que tardivement, parfois bien après la loi du 25 mars 1949 qui fonde juridiquement le statut de CVR. La demande formulée par ceux qui y prétendent implique de réunir des témoignages d’autres résistants reconnus, alors même que certains groupes ou réseaux ont été décimés par la répression entre 1940 et 1944. Il faut aussi et surtout pouvoir justifier d’une activité dans la Résistance au moins trois mois avant le débarquement du 6 juin, alors même que l’essentiel des combattants FFI/FTP ont été recrutés au cours du printemps voire au début de l’été 1944. Et c’est d’ailleurs au cours de cette période qui va du printemps à l’automne 1944 que la répression allemande – mais aussi celle conduite par les jusqu’au-boutistes de la collaboration – est la plus sévère, la plus expéditive : les risques encourus par les engagés « tardifs » ne sont donc pas moindre, loin s’en faut, même s’ils ne peuvent prétendre qu’au statut de « combattant au titre de la Résistance », bien moins avantageux12. Ainsi, dans le Calvados et la Manche, où 1 336 résistants ont pu bénéficier du titre de CVR, Michel Boivin et Jean Quellien ont pu identifier 1 350 autres résistants qui n’étaient pas en capacité de le faire : leurs conclusions sont intéressantes en ce qu’elles montrent que si les deux corpus ont des profils assez identiques, tant du point de vue de l’âge, du sexe que des origines socio-professionnelles, certains groupes sont cependant sous-représentés dans le premier, et notamment celui, si important en Basse-Normandie comme en Bretagne, des paysans, très actifs dans ce que les deux chercheurs qualifient de péri- ou infra-résistance13. Sans doute en est-il de même dans les Côtes-du-Nord. Dans le Var, Jean-Marie Guillon avait pu montrer, quant à lui, que les dossiers de CVR tendaient à mettre en avant les membres d’une résistance structurée, organisée, plus particulièrement tournée vers l’action « militaire », au détriment d’autres formes de résistance, plus « politiques », plus modestes aussi, à l’instar de l’aide matérielle apportée aux résistants, tout aussi importantes donc mais moins spectaculaires14.

Bien conscients des limites mais aussi et surtout de l’intérêt majeur de cette source, pourtant irremplaçable, car unique ou presque, que sont les dossiers de CVR, les auteurs de la présente étude nous proposent un portrait de groupe inédit de la Résistance dans les Côtes-du-Nord. Au fil des pages, on découvre ainsi une géographie résistante qui n’est pas forcément tout à fait celle à laquelle on s’attendait – et qui n’est d’ailleurs pas très différente de celle de la collaboration telle qu’elle apparaît au moment de l’épuration15. C’est aussi une Résistance socialement diverse qui nous est donnée à voir. Hommes et femmes s’y côtoient, y agissent de concert, même si c’est souvent avec des fonctions très différentes. Si les jeunes sont bien présents, les plus âgés – et notamment les anciens combattants, que l’on aurait tendance à classer trop rapidement parmi les soutiens inconditionnels du maréchal Pétain – sont eux aussi actifs. Ce travail méticuleux permet enfin de saisir une sociologie pour une part inattendue de la Résistance dans les Côtes-du-Nord, révélant la sur-représentation de certaines catégories socio-professionnelles : anciens militaires, policiers et gendarmes, mais aussi enseignants, ecclésiastiques ou encore membres des professions libérales. Surtout, les auteurs ont eu l’excellente idée d’« incarner » ces données chiffrées, en traçant le portrait de nombre de ces figures de la Résistance, responsables de réseau ou de mouvement comme résistants ou résistantes « ordinaires » : le lecteur croisera ainsi au fil des pages qui suivent aussi bien la – trop – méconnue Emilie Bertin, arrêtée dès 1940, internée en Allemagne, libérée et revenue en France au printemps 1944, que le fameux « Jojo » Ollitrault, à l’extraordinaire parcours ; on en saura plus aussi sur le lycéen Yves Salaün, fusillé au Mont-Valérien en février 1944 comme sur Marie Le Naour, commerçante à Duault, arrêtée le 9 juin 1944, qui échappe à la déportation en s’évadant, sur Charles Bescont, responsable de Libération-Nord, comme sur Louis Pichouron, commandant FTP.

On le voit : par son caractère pour une part inédit, par la diversité des thèmes abordés, par le souci d’associer parcours collectifs et destins individuels, cet ouvrage marquera une étape importante dans notre connaissance de la Résistance dans les Côtes d’Armor mais aussi en Bretagne et, au-delà, dans l’Ouest de la France.

Yann Lagadec

maître de conférences en histoire

Académie militaire de Saint-Cyr/Coëtquidan

CREC/TEMPORA

1Ancelin Jean, Histoire de la Résistance dans le département des Côtes-du-Nord, Université de Rennes, DES d’histoire, dact., 1946.

2Bougeard Christian, Le choc de la guerre dans un département breton : les Côtes-du-Nord des années 1920 aux années 1950, Université Rennes 2, thèse de doctorat d’Etat, dact., 1986.

3Huguen Roger, Par les nuits les plus longues. Réseaux d’évasion d’aviateurs en Bretagne, 1940-1944, Saint-Brieuc, Les Presses bretonnes, 1976.

4Lozac’h Alain, Visages de la résistance bretonne. Réseaux et mouvements de résistance en Côtes-d’Armor, Spézet, Coop Breizh, 2013 [1ère éd. 2003].

6Pichouron Louis, Mémoires d’un partisan breton, sl, Chez l’Auteur, 1970 ; Camus Désiré, On les appelait terroristes- La vie au quotidien d’un maquisard breton, Morlaix, Skol Vreizh, 1994 ; Dathanat Jean, Français ? Peut-être. Histoire d’un maquis breton, sl, J. Dathanat, 1946 ; Billaud Marguerite-Marie et Billaud René, Occupation et Résistance en Bretagne, 1940-1945. Les mémoires du commandant Gilles. La vie ardente et secrète de l’époque, Mayenne, Editions régionales de l’Ouest, 1985.

7Sainclivier Jacqueline, La Résistance en Ille– et-Vilaine, 1940-1944, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1993.

5Les Cahiers de la Résistance populaire ; Lagadec Yann, Un canton dans la tourmente. Loudéac et les communes environnantes pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), Loudéac, Mémoire du pays de Loudéac, 1994 ; Quillevere Alain, Les bals clandestins pendant la Seconde Guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, Morlaix, Skol Vreizh, 2014.

8Dans sa récente – et volumineuse – thèse, Andréo Marilyne, Sociologie de la Résistance dans le Gard, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône, Université Paul Valéry-Montpellier III, thèse d’histoire, dact., 2018, a étudié quelque 2 000 dossiers de CVR à l’échelle de ces trois départements.

9Ce sont les études de Panicacci Jean-Louis, « Sociologie de la Résistance dans les Alpes-Maritimes », Provence historique, n°178, oct.-déc. 1994, p. 477-488, Girard Joseph, La Résistance dans les Alpes-Maritimes, Université de Nice, thèse de 3e cycle, dact., 1973, Masson Victor, La Résistance dans le Var 1940-1944, Hyères, Association des MUR et des maquis du Var, 1983, Andréo Marilyne, Sociologie de la Résistance…, op. cit., Gabert Michèle, Entrés en Résistance. Isère, des hommes et des femmes dans la Résistance, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2000, Luirard Monique, La région stéphanoise dans la guerre et dans la paix (1936-1951), Saint-Etienne, Centre d’études foréziennes, 1980, Mathieu Eric, « Sociologie de la Résistance dans le Puy-de-Dôme », inGueslin André (dir.), De Vichy au Mont-Mouchet, l’Auvergne en guerre 1939-1945, Clermont-Ferrand, Institut d’études du Massif central, 1991, p. 121-146, Boivin Michel, La Résistance dans la Manche 1940-1945 : histoire et sociologie, Marigny, Editions Eurocibles, 2013, Boivin Michel et Quellien Jean, « La Résistance en Basse Normandie : définition et sociologie », in Bougeard Christian et Sainclivier Jacqueline (dir.), La Résistance et les Français : enjeux stratégiques et environnement social, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1995, p. 163-173 et Legrand, Nicolas, Etude sociologique et géographique de la Résistance dans le Finistère, 1940-1945, Université de Bretagne occidentale, mémoire de master, dact., 2010.

10Lambert, François, Entre individus inquiétés et individus sanctionnés : un fichier de suspects dans les Côtes-du-Nord à la Libération, août 1944-décembre 1945, Université Rennes 2, Mémoire de maîtrise d’histoire, dact., 2004.

11Certains chercheurs ont d’ailleurs préféré aux dossiers de CVR d’autres documents, à l’instar de J.-M. Guillon dans le Var ou M. Vigreux en Bourgogne, qui s’appuient, pour le premier, sur le fichier constitué par l’ANACR, association d’anciens résistants, pour le second sur les registres d’incorporation ou de liquidation des maquis. Marcot François, « Pour une sociologie de la Résistance : intentionnalité et fonctionnalité », Le Mouvement social, n° 180, 1997, p. 22, rappelle, non sans raison, que la demande de la carte de CVR est aussi un « phénomène culturel et social », dont le sens n’est sans doute pas le même que pour les anciens combattants de la Grande Guerre quelques années auparavant, non plus que pour ceux des conflits de décolonisation.

12Barcellini Serge, « La Résistance française à travers le prisme de la carte CVR » inDouzou Laurent, Frank Robert, Peschanski Denis et Veillon Dominique (dir.), La Résistance et les Français. Villes, centres et logiques de décision, Paris, Centre national de la recherche scientifique, 1996, p. 151-181 et Barcellini Serge, « Les Résistants dans l’œil de l’administration ou l’histoire du statut de combattant volontaire de la Résistance », Guerres mondiales et conflits contemporains, n° 178, 1995, p. 141-165.

13Boivin Michel et Quellien Jean, « La Résistance en Basse Normandie… », art. cit.

14Guillon Jean-Marie, La Résistance dans le Var. Essai d’histoire politique, Université d’Aix-Marseille I, thèse de doctorat d’Etat, dact. 1989.

15Lambert, François, Entre individus inquiétés et individus sanctionnés…, op. cit. 

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Passeurs de l’ombre

Mon nouveau livre consacré aux réseaux d’évasion d’aviateurs alliés en Bretagne. Passeurs de l’ombre, vient de paraître chez Coop Breizh. Disponible en librairie ou via le site de l’éditeur.

A lire absolument pour tous et toutes celles qui veulent connaitre cette histoire, avec ses tragédies, ses réussites comme le réseau Shelburn. Mais d’autres avant ont connu un sort tragique…

1943, la guerre dure, mais les rapports de force s’inversent. Les Alliés sont à l’offensive, bombardent sans cesse l’Allemagne nazie, les bases sous-marines, préparent un débarquement en Europe. La Résistance intérieure se structure de mieux en mieux. Avec l’aide des services alliés, notamment britanniques qui s’appuient sur des organisations qui se spécialisent dans la récupération d’aviateurs tombés sur le sol ennemi, les réseaux d’évasion se développent sur le territoire français. Centré sur la mise en place et la structuration des réseaux de renseignements et d’évasion durant l’occupation allemande, ce nouvel essai sur la Résistance en Bretagne remet en perspective les travaux de plusieurs historiens (dont Roger Huguen) grâce à l’ouverture de nouvelles archives et l’accès à des témoignages qui ont renouvelé nos connaissances de cette période. Les auteurs s’attachent également à reprendre les différents documents (livres, documentaires et films) qui traitent du sujet pour nuancer un propos parfois déformé. Au-delà du coût, humain et financier, de telles opérations de sauvetage, on découvre les moyens de communication utilisés mais aussi le processus de reconnaissance après la fin du conflit. Au travers d’une galerie de portraits de résistants et résistantes, plongez au cœur des réseaux tels que la Bande à Sidonie, Pat O’ Leary, Oaktree et Shelburn. Bien que ces réseaux ne soient plus à présenter, on découvre ici que Shelburn doit son succès à d’autres réseaux et sous-réseaux, moins connus, qui ont durement subi la répression allemande.

L’auteur

C’est mon sixième livre chez Coop-Breizh. Après une carrière d’ingénieur territorial, je poursuis mes travaux d’écriture. Je suis l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, les derniers consacrés à l’œuvre antituberculeuse des Côtes-du-Nord, puis à l’histoire des prisons (Punir, enfermer en Bretagne. Les prisons de la Révolution à nos jours). Cette cette fois, je me suis associé à trois autres passionnés des réseaux d’évasion : Michel Guillou, Dominique Lecomte et Rolland Savidan pour proposer et coordonner la rédaction d’une large synthèse sur le sujet, afin de donner, à partir des archives, de nouvelles approches, notamment en portant un grand intérêt aux Combattants Volontaires de la Résistance membres de ces filières d’évasion des aviateurs alliés en Bretagne.

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Mon livre cité sur le site Criminocorpus

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La prison de Saint-Brieuc sous l’occupation allemande

Le quotidien Ouest-France a récemment publié un article consacré au quartier allemand dans la maison d’arrêt de Saint-Brieuc durant l’occupation allemande et plus particulièrement pour la période allant de janvier 1943 à juillet 1944. Un thème largement évoqué dans mon ouvrage « Punir et enfermer en Bretagne. Les prisons de la Révolution à nos jours. Toujours disponible dans les librairies.

Un extrait du registre du quartier allemand avec les noms de trois lycéens de 18 ans, internés le 10 décembre 1943: Georges Geffroy (matricule 670), Yves Salaün (matricule 678), Pierre Le Cornec ( matricule 679), tous les trois « transférés » à Paris et fusillés au Mont-Valérien le 21 février 1944.

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Punir, enfermer en Bretagne

Une histoire des prisons de la Révolution à nos jours

Le livre est paru, il est d’ores et déjà disponible dans plusieurs librairies des Côtes-d’Armor.

Un livre de 320 pages avec des illustrations. prix 22 euros.

Achat également possible auprès de l’éditrice, voir le site  » A l’ombre des mots – 22200 Pabu » ou me contacter : alain.lozach@free.fr si vous souhaitez acquérir un exemplaire.

Auteur Alain Lozac’h

Quand on se balade dans une ville, il est rare que l’Office du tourisme vous propose de visiter une ancienne maison d’arrêt. Pourtant, c’est ce que fait celui de Guingamp !

Durant la nuit du 4 août 1789 sont abolis les privilèges, les droits féodaux et les juridictions seigneuriales qui rendaient « la justice » selon des modalités différentes de l’une à l’autre, d’une province à l’autre.

Ce livre a pour but de montrer comment les grands principes adoptés en 1789 ont été mis en œuvre par les régimes qui se sont succédés depuis plus de deux siècles. Il sont toujours d’actualité quand il s’agit de séparer les condamnés des prévenus, les femmes des hommes, les mineurs des adultes, de respecter les droits humains, d’offrir des conditions de détention dignes, surtout à celles et ceux qui n’ont pas encore été reconnu(e)s coupables, de n’interner des individus que sur injonctions de juridictions officielles, de permettre aux détenus de travailler afin de préparer leur retour dans la société, d’autoriser des représentants du peuple à visiter les prisons afin de constater les conditions de détention.

L’auteur

Après une carrière d’ingénieur territorial, Alain Lozac’h poursuit son travail d’écriture. Passionné d’histoire, il est l’auteur d’une vingtaine de livres. Plusieurs de ses ouvrages sont consacrés au patrimoine et aux aventures maritimes (Ports de Bretagne, La Pérouse, Jim Hawkins). Le thème de la Seconde Guerre mondiale est également un de ses sujets de prédilection, qu’il traite à travers des domaines aussi variés que ceux de la Résistance, ses réseaux, ses mouvements ; de la spoliation des œuvres d’art par les nazis ; des pilotes de la France Libre, etc. Après un ouvrage consacré à l’Oeuvre antituberculeuses des Côtes-du-Nord, ce nouveau livre est l’aboutissement de deux ans de recherches dans les Archives.

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Un article récent paru dans le quotidien Le Télégramme ( le 11 mars 2022)

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L’Oeuvre antituberculeuse des Côtes-du-Nord évoquée lors d’une émission de radio

Début janvier 2022 j’ai participé à une émission de radio, sur Radio Clarté afin d’évoquer le livre consacré au centenaire de l’Oeuvre antituberculeuse des Côtes-du-Nord. Cf. une autre page de ce blog.

Cette émission peut être réécoutée en podcast en suivant ce lien:
https://rcf.fr/culture-et-societe/partir-en-livre?fbclid=IwAR2fEsj1aLyFSwQ6aWk0EWTeFrlxpvCzCSEEdfmRh49usIyH8QXGxYcHXGk

A bientôt
Cordialement

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Le centenaire de l’Oeuvre Antituberculeuse des Côtes-du-Nord Un livre raconte cette longue histoire

Cet ouvrage richement illustré est encore et toujours disponible. Une campagne de promotion aura lieu cet automne 2021. Vous pouvez me contacter: alain.lozach@free.fr

Histoire du Préventorium de Saint-Laurent de la Mer (Plérin), des dispensaires, des sanatorium du département.

Alors que la Grande guerre s’achève enfin, des hommes, des femmes, prennent l’initiative de créer l’Œuvre Antituberculeuse des Côtes-du-Nord. Au-delà de leurs divergences politiques, religieuses, ils vont progressivement mettre en œuvre un vaste programme en vue d’éradiquer cette terrible maladie, la tuberculose, qui frappe principalement les milieux les plus défavorisés.
Avec une école de plein air – qui deviendra par la suite le Préventorium de Saint-Laurent-de-la-Mer, à Plérin –, des dizaines de dispensaires, trois sanatoriums, le résultat est atteint au bout de vingt ans. Mais la maladie est encore là. Le vaccin du BCG, devenu obligatoire, va favoriser la chute rapide du nombre de malades.
La mise en place de la Sécurité sociale après la Libération, les réformes en matière d’organisation sanitaire et sociale, auraient pu porter un coup fatal à l’Œuvre d’Hygiène Sociale (OHS, nouveau nom de l’Œuvre Antituberculeuse). Pourtant elle résiste, transforme le Préventorium en Centre héliomarin en charge du handicap moteur, met ses dispensaires au service de l’action sociale départementalisée, du fait de la décentralisation.
Cent ans après, l’OHS devenue ALTYGO, est désormais une structure majeure de la prise en charge du handicap dans le département des Côtes-d’Armor avec quatre établissements d’accueil : deux à Plérin, un à Plouha et un autre à Pordic.
Ce livre raconte cette longue histoire…

Merci de me contacter par mail pour connaitre les modalités d’achat de cet ouvrage, richement illustré: alain.lozach@free.fr

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Le Pasteur Crespin, un chrétien dans la Résistance

Richard Fortat vient de faire paraitre un petit ouvrage intéressant qui évoque le pasteur Crespin, résistant à Saint-Brieuc, arrêté par les Allemands et déporté au camp de Dora où il décède en mars 1944. ( lien vers le site consacré à ce livre https://histoireprotestants22.blogspot.com/2018/02/yves-crespin-un-pasteur-dans-la.html )

J’apporte ci-dessous quelques informations complémentaires. En effet le pasteur Crespin est interné au début du mois de novembre 1943 dans le quartier allemand de la prison de Saint-Brieuc dans la même cellule que Louis Jolivet qui évoque cette courte rencontre. Or rien n’est dit sur Louis Jolivet. C’est un jeune instituteur, né le 12 mai 1922, en poste à Ploulec’h (près de Lannion) quand il s’engage dans la Résistance au sein du Front Uni de la Jeunesse Patriotique (FUJP), mais également au sein des FTP. Il est arrêté à Paimpol par des Allemands le 24 octobre 1943, interné à Saint-Brieuc durant plusieurs semaines, il quitte la prison le 13 décembre 1943 en direction de Rennes, puis Compiègne et l’Allemagne. Il est déporté en avril 1944 à Mathausen d’où il reviendra en mai 1945 après la libération de ce camp de concentration.

Autre information, les personnes arrêtées en même temps que le pasteur Crespin. D’après le registre du quartier allemand de la prison d’arrêt de Saint-Brieuc pour la période de janvier 1943 à juillet 1944, douze personnes ont été internées le 2 novembre 1943, et non pas dix. Y figurent certaines non citées dans le livre, comme Pierre Guiton (professeur au lycée Le Braz) et Oscar Hansen (retraité).

Par ailleurs est évoquée la cérémonie qui se déroule lors du changement de nom d’une rue du quartier de Gouédic à Saint-Brieuc. Une rue est dénommée Pasteur Crespin. Il y a lieu de préciser que dans ce quartier à proximité de la maison d’arrêt, le nom des rues a entièrement été changé après la Libération en leur donnant une nette consonnance patriotique.

Ainsi encore de nos jours, on y trouve la rue des Francs-Tireurs, la rue Pasteur Crespin, la rue des Déportés (ceux de la résistance seulement !), la rue des Fusillés, la rue de Stalingrad, le square Alfred Millet (résistant interné à la prison, membre du réseau Kasanga et assassiné par les Allemands près de Corlay).

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A nouveau à propos de Shelburn-texte de Rolland Savidan et Florence Mahé

Rolland Savidan Florence Mahé
70 rue du Vieux Moulin 22190 Plérin

Alain Lozach,
Vous avez entièrement raison de mettre en cause le livre de Claude Benech.
Nous souscrivons pleinement aux critiques que vous avez rédigées concernant son livre : «L’incroyable histoire du réseau Shelburn».
Il nous paraît évident que ce livre ne peut pas être une caution historique auprès d’élèves concernant cette période difficile et complexe qu’a été la Résistance.
Le devoir et la nécessité d’être vigilant dans les modes de transmission de la mémoire des mouvements de la Résistance, nous imposent de rappeler la source et le travail réalisé par l’historien Roger Huguen concernant le réseau Shelburn.

Le dossier pédagogique que l’on trouve sur le site Toutatice (Espace numérique de l’éducation en Bretagne) est la preuve que l’on doit réagir à cette dérive.

Nous y retrouvons :
-­‐ Le film « Shelburn » de Nicolas Guillou, une fiction réalisée à partir de l’histoire de Marie-­‐Thérèse Le Calvez. Il en a entièrement le droit.
Par contre, dans ce film, Nicolas Guillou se sert des noms réels des résistants comme Job Mainguy, Jean Gicquel… Une histoire romancée et fausse, avec les vrais noms, pose question.
-­‐ Le livre de Claude Benech, qui, on le voit, sert de caution historique à ce film.

Nous y trouvons aussi, une page sur l’application « Shelburn -­‐ Le sentier de la liberté » sans que nous ayons été tenus informés.
Ce programme, nous l’avons réalisé, à partir de notre fonds documentaire. Les interviews que nous avons utilisées pour réaliser ces 10 vidéos de 3mn, ont été enregistrées avec l’historien Roger Huguen dans le cadre d’un collectage mémoire de la Résistance en 1994.
Ce travail sur la mémoire, nous l’avons fait à l’époque dans un objectif très précis : que jamais on oublie ce qui s’est passé, que la vérité historique soit transmise le mieux possible. Tous les résistants, au moment de l’enregistrement vidéo de leurs témoignages, ont insisté pour que leur histoire ne soit pas déformée, caricaturée, abîmée.

C’est pourquoi, aujourd’hui, nous nous élevons contre cette forme de « récupération » de la mémoire.
En accord avec la famille de Roger Huguen, nous nous associons à votre démarche d’alerter sur les approximations et erreurs contenues dans le livre de Claude Benech, et surtout qu’il ne peut être en aucun cas, la seule caution historique dans un dossier pédagogique.
Nous vous donnons l’autorisation de diffuser cette lettre le plus largement possible. Plérin, le 25 janvier 2020 Rolland Savidan
Florence Mahé

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Shelburn, un réseau d’évasion en Bretagne

A propos du livre « L’incroyable histoire du réseau Shelburn- Plouha -Guingamp 1943-1944 »
auteur Claude Bénech
publié par Coop-Breizh- novembre 2019.

La lecture de ce livre m’amène à formuler une certain nombre de critiques sur la façon dont est présentée l’histoire de ce réseau et la Résistance dans les Côtes du Nord.

Le titre se cantonne au secteur Plouha-Guingamp, or une partie du réseau est basée à Paris. Quant aux Côtes-du-Nord, il fait l’impasse sur le fait que la première opération réussie d’évacuation des aviateurs alliés s’est effectuée depuis Saint-Brieuc où le réseau disposait de membres notamment pour héberger les aviateurs. Je citerai par exemple Mme Bauchat (née Marguerite Legué), qui tenait un café derrière la gare, boulevard Carnot et qui n’est pas citée dans l’ouvrage ! Membre du Front National depuis janvier 1943, épouse d’un militaire prisonnnier en Allemagne, elle a hébergé à plusieurs reprises des résistants et des aviateurs ( 50 selon son dossier CVR aux AD 22) à compter de janvier 1944.(attestations d’Adolphe Le Troquer et Henri Le Blais).

La date du passage du dispositif de Saint-Brieuc vers Guingamp n’est pas signalée. Elle fait suite à l’interdiction du trafic voyageurs sur la ligne de chemin de fer Saint-Brieuc-Paimpol décidée par les Allemands afin de réserver les moyens ferroviaires aux travaux du Mur de l’Atlantique à compter du 8 février 1944. Toute la ligne côtière encore en service est concernée. Le trafic voyageur reprendra cependant en avril.

Autre remarque : page 13 Maurice Halna du Frétay ; il ne s’agit pas d’une ferme, mais d’un domaine autour d’un manoir. La famille étant d’origine noble. Il décole de l’allée menant au manoir… Rien n’est dit sur la suite de la vie de ce jeune patriote, par ailleurs Compagnon de la Libération décoré par le général de Gaulle, disparu lors l’opération de Dieppe ( à laquelle participaient des Canadiens dont Dumais… )

Page 15, l’aviso Savorgnan de Brazza s’illustre à la bataille de Dakar. Il aurait quand même fallu dire que cette expédition fut un fiasco pour la France Libre…

Page 24 ; la tentative de rejoindre l’Angleterre par le navire le Viking se déroule en avril 1943 et non pas en même temps que les départs de juin 1940 (Sein, école de Paimpol). La Compagnie Roger Barbé est une unité de FTP de la région de Lannion, qui participera à la libération de la ville en août 1944. Roger Barbé a constitué tout au plus un petit groupe vite démantelé. Six condamnés à mort, un seul sera fusillé Roger Barbé ; ce qui est précisé plus loin dans le livre.

Page 27, la mission Oaktree, précurseur de Shelburn, est évoquée sans indiquer les dates de son existance, ni les raisons qui ont été la cause de son démantelement, ni préciser la liste des victimes de la répression nazie. On retrouve pourtant Val Williams (Ancien d’Oaktree) page 30 parmi les membres de Shelburn.

Page 32, « En 1943, le réseau se structure très vite en Bretagne… » pourquoi ne pas être plus précis. Or ce n’est qu’à la fin de l’année 1943 que les deux agents du SOE, Dumais et Labrosse arrivent en Bretagne après avoir été parachutés le 19 novembre 1943 à près d’une centaine de kilomètres de Paris.

Page 34, la date de fermeture du trafic voyageur n’est pas précisée, il s’agit du 8 février 1944.

page 49 : cinq longues années d’occupation !!! La Bretagne, et le secteur de Saint-Brieuc-Guingamp-Plouha, est occupé de mi-juin 1940 à août 1944, cela fait un tout petit plus de quatre ans ( sauf le cas de Lorient et Saint-Nazaire).

Page 64, la comtesse de Mauduit est citée comme si elle faisait partie du réseau Shelburn. Or cette femme d’origne américaine a bien hébergé des aviateurs dans son domaine de Bourblanc à Plourivo, mais c’était bien plus tôt (réseau Oaktree). La comtesse Betty de Mauduit est arrêtée et internée à Saint-Brieuc le 12 juin 1943 (matricule n° 319) et transférée deux jours plus tard à Rennes, Angoulême, Romainville, puis le camp de concentration de Ravensbrück, d’où elle revient.

page 77, durant le dernier convoyage ( donc le 8 août ) Job Mainguy se trouva face à une patrouille allemande. Où exactement, car Saint-Brieuc est libéré le 6 août, ainsi que Guingamp le lendemain. Il est bizarre que des Allemands soient encore en patrouille à ce moment-là. C’est plutôt la débandade, la fuite, le sauve qui peut… La libération de Plouha à partir du 5 août est un épisode sanglant pour les Résistants, des tués lors des combats, des otages fusillés…

Page 89, il est évoqué les « sinistres avis allemands ». Celui du Secrétaire général au maintien de l’ordre n’est pas allemand ! Il émane de Vichy, du chef de la Milice Joseph Darnand qui s’est vu confier la direction de la police et de la gendarmerie par Pétain et Laval afin de lutter contre la Résistance.

Page 96, il est indiqué que l’évacuation d’aviateurs cachés chez Léonie Le Calvez eut lieu dans la nuit du 11/12 juillet. Or page 51 où se trouve la liste des opérations, celle de juillet est indiquée se dérouler la nuit du 12/13 ! Quelle est la nuit d’évacuation ?

Page 97, Coulogne se trouve dans le département du Pas-de-Calais et non pas dans le Nord.

Page 107, Défense de la France n’est pas un réseau, mais un mouvement de Résistance.

Page 114, J.F Gouarin, devenu maire en 1939, il entre immédiatment en résistance au sein du réseau Shelburn !!! La France n’est pas encore occupée qu’il est déjà résistant…

Page 115, Le Marchand entre au maquis en 1942 !!! il n’y avait aucun maquis en France, ni en Bretagne en 1942 !!!

Page 121, Henri Le Blais est membre du Front National, il est précisé en bas de page qu’il s’agit de l’ancienne dénomination du Parti Communiste !!! Comment peut-on écrire et publier cela ?

Page 125, Branchoux et Le Cun étaient tous les deux membres du mouvement Libération-Nord avant de devenir des responsables de l’Armée Secrète. Branchoux devient chef de l’AS des Côtes du Nord à la place de Lavoquer, recherché par les Allemands et qui se planque en Mayenne, ayant lui même pris la suite d’ Adolphe Vallée arrêté en avril 1943… Nulle part il est expliqué ce qu’est l’Armée Secrète…

Page 145 et au delà ; il est question de la libération de Rennes, Brest, Lorient et Saint-Nazaire. Pourquoi ne pas évoquer la libération des Côtes-du-Nord, voire plus particulièrement le secteur Saint-Brieuc-Guingamp-Paimpol, puisque de nombreux Résistant(e)s cité(e)s dans le livre y ont participé ? Y compris le Canadien Dumais…

D’une façon générale l’auteur minimise le rôle des deux agents du SOE, sans lesquels ce réseau n’aurait pu fonctionner. Leur passé depuis le déclenchement de la guerre est occulté, les deux fiches biographiques figurant dans le livre sont bien minces ( pages 69-70). Labrosse était en Bretagne en 1943 avec le réseau Oaktree, Dumais a participé à la tentative de débarquement à Dieppe, prisonnier il réussit à s’évader… grâce au réseau Pat O’Leary… via Gibraltar il rejoint l’Angleterre.

De même n’est pas développé le fait que le réseau mis en place n’arrive pas en terrain vierge. Il va s’appuyer sur des résistant(e)s déjà engagé(e)s depuis des mois dans la lutte contre l’occupant et le régime de Vichy, que ce soit au sein du Front National ( Le Blais, Le Trocquer, Cornec, Puluard, Mme Bauchat, etc.) ou Libération-Nord dans le secteur de Guingamp ( Branchoux-Le Cun, etc). Mais également des réseaux comme Mithridate et Jade-Amicol dans lesquels on retrouve Branchoux, Le Cun, Val Williams, l’abbé Boulbain. Ces Résistant(e)s vont permettre au réseau Shelburn de trouver des hébergeurs-hébergeuses, des convoyeurs, des complicités pour avoir de faux papiers, des moyens de transports (le camion de Kerambrun à Guingamp), etc.

De nombreuses hébergeuses non citées figurent pourtant dans le livre « Bretonnes et Résistantes » d’Isabelle Le Boulanger publié chez le même éditeur en octobre 2018. Ainsi Marie Arthur, secrétaire de mairie à Pludual qui fournit des faux papiers, est ignorée alors que le maire de la commune Jean-François Gouarin est évoqué (celui qui devient résistant en 1939!)…

En ce qui concerne les références, les seules archives citées sont celles de Brest (Archives municipales ? celles de la Marine ?). Bref aucune mention d’un document consulté aux Archives départementales des Côtes-d’Armor … Pourtant ce n’est pas cela qui manque !

En conclusion, un livre sans grand intérêt, tout au plus un album de souvenirs et de photos d’anciens et d’anciennes résistant(e)s …

Alain Lozac’h – Janvier 2020

***

Alain Lozac’h auteur d’ouvrages historiques  et notamment:
Visages de la Résistance bretonne ; chez Coop-Breizh ( 2003, réédité en 2013)
Petit lexique de la seconde guerre mondiale en Bretagne ; chez Keltia Graphic (2005)
Le petit train des Côtes du Nord, une entreprise dans la tourmante de la guerre. Association des chemins de fer des CdN ; Numéro spécial N°19 paru en 2004 (disponible sur Internet-Wikiarmor.fr)
Les ailes de la liberté (évocation de Maurice Halna du Frétay et des Forces aériennes françaises libres) ; chez Oskar (2009)
Une femme dans la Résistance ; chez La Gidouille ( 2017)
Les détenus du quartier allemand de la prison de Saint-Brieuc résidant dans le Goëlo (1943-1944) ; article à paraître dans la revue Les Cahiers du Goëlo du SEHAG en 2020.

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Une femme dans la Résistance

Mon nouveau livre  » Une femme dans la Résistance » est disponible en librairie depuis début avril 2017. Edition la Gidouille . ISBN 979-10-92842-24-1.

Un cadavre st découvert, lors de travaux de rénovation d’une ferme, dans une vallée près de la Côte de Granit Rose. Janine ( son pseudonyme dans la clandestinité,) institutrice en retraite, raconte ce que fut son rôle dans la Résistance. Elle est la seule encore en vie à savoir pourquoi un jeune homme a été enterré à cet endroit en 1944 , et qui il est.

C’est l’occasion pour elle d’évoquer, entre autres péripéties, comment elle est devenue agent de liaison d’un mouvement de résistance, comment elle s’est occupée d’aviateurs alliés en attente de rapatriement vers l’Angleterre.

On assiste aussi à une sombre affaire, l’assassinat d’un couple de résistants, qui ne sera élucidée que bien des années après la guerre.

Il s’agit enfin d’une longue histoire d’amour née dans la clandestinité, vécue jusqu’au bout avec rage et passion.

Un roman palpitant, un document passionnant …

COUVERTURE UNE FEMME DANS LA RESISTANCE- mars 2017le-chapeau-de-napoleon-2

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La bête à chagrin

Retrouvez ma nouvelle dans le recueil édité par les éditions La Gidouille sous le titre  » La bête à chagrin ».
C’est quoi une bête à chagrin ?

Paule Constant (romancière ) répond : « C’est une expression familière que j’ai entendue dans la bouche d’une jeune vendeuse qui, caressant mon chien, m’a dit avec beaucoup d’amour : « C’est une bête à chagrin ! » C’est-à-dire que cette bête, on l’aime, mais elle va vous apporter du malheur, puisque forcément un jour on va la regretter ! »
Elle a publié un roman en 2007 sur le sujet. Elle sait de quoi elle parle .Notons également qu’elle a obtenu le prix Goncourt en 1998 pour son roman « Confidences pour Confidences » paru chez Gallimard.

La bete a chagrin - Couv réelle scannée Réduite

 

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La clairière du mensonge

La clairière du mensonge

Mon livre paru au mois de mars 2015 aux éditions L’Harmattan est toujours disponible. A commander chez votre libraire, chez l’éditeur ou tout autre plateforme en ligne.

Bonne lecture.

Paris, l’été 1936, le Front Populaire. Louise, jeune employée dans un magasin des grands boulevards et Adam, exilé polonais, se rencontrent alors qu’ils veulent tous deux soutenir l’Espagne récouverture la clairiere du mensongepublicaine. Adam s’engage dans les Brigades internationales, Louise s’occupe dans un premier temps d’enfants espagnols réfugiés.
Ils se retrouvent à Paris, alors que la Catalogne est sur le point de tomber aux mains des Franquistes. Puis Adam rejoint Cracovie… Une nouvelle guerre éclate…
Dans ce roman au style épuré, s’entrecroisent les destins de deux jeunes gens révoltés, épris de liberté et de justice. Amour, illusions, désenchantement balaient le fil des pages sur fond de tourmente des années 30-40.

A commander chez votre libraire ou sur le site de l’éditeur.

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=46118

Bonne lecture

Alain Lozac’h

 

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Six hommes sans histoire

Bonjour

Je vous invite à lire le recueil de nouvelles « Six hommes sans histoire » dans lequel 26 auteurs, moi y compris , ont rédigé un texte à partir d’une photographie pleine de mystères.

http://lagidouille.fr/?six-hommes-sans-histoire-s-96

   

Quelques-uns des auteurs ( avec les éditeurs) au salon du livre Quay des plumes à Saint-Quay-Portrieux en octobre 2014.

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Les pirates de la liberté

Mon nouveau livre est disponible en librairie depuis le 15 janvier.

Les pirates de la libertéEditions Coop-Breizh.

jolly roger  rubisPierre, jeune marin-pêcheur de Groix est mobilisé en 1940. Il est affecté à bord d’un sous-marin en escale à Brest , le Rubis; commencent alors cinq années d’une aventure qu’il n‘aurait jamais imaginée.

Depuis le port de Dundee, en Écosse, le Rubis et son équipage rallié au général de Gaulle en juin 1940 pose des mines dans des conditions périlleuses au fond des fjords de Norvège occupée par les Allemands, puis dans l’Atlantique.

Pierre, confiné dans cette froide coque d’acier qui a failli engloutir tout l’équipage,songe aux siens, à Mathilde sa fiancée là-bas en Bretagne qu’il s’est promis d’épouser dès son retour…

Mathilde, ouvrière dans une conserverie de Groix, quitte son île pour un emploi dans un hôtel près de Carnac réquisitionné par la Kriegsmarine. S’y retrouvent des officiers, des commandants des loups gris de l’amiral Donitz, les redoutables U-Boots stationnés dans la base sous-marine de Lorient contre lesquels les alliés mènent la bataille dans l’Atlantique. Un lieu idéal pour recueillir de précieux renseignements pour la Résistance.

Mai 1945, la guerre s’achève. Pierre démlorient la base SMobilisé revient à Groix, retrouve ses parents, reprend avec son père la pêche thonière. Où est Mathilde ? Pierre part à sa recherche…

Dans ce récit romancé, Alain Lozac’h rend hommage aux courageux sous-mariniers qui ont choisi de rejoindre la France Libre (un peu oubliés dans l’historiographie de la résistance française) et à ceux et celles qui ont aidé les alliés à combattre les U-boots dans les eaux profondes de l’Atlantique, souvent au prix de leur vie…

GROIX PHARE ROUGE GROIX ANCIEN SEMAPHOREgroix le portgroix feu rouge du portDRAPEAU RUBIS

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Visages de la Résistance bretonne

Mon livre consacré couverture visages de la résistance bretonne-octobre 2013 (2)à la Résistance dans les Côtes-du-Nord a été  réédité au cours du mois d’octobre chez Coop-Breizh.

Ce que dit la 4° de couverture :

Très documenté et illustré, ce récit nous fait découvrir les rouages de la Résistance en Côtes-d’Armor, ses clivages politiques, ses réseaux de renseignements, ses actes héroïques comme ses tragédies.

En historien rigoureux, Alain Lozac’h nous présente les aspects de l’occupation allemande dans ce département breton, particulièrement lors de la construction du Mur de l’Atlantique. Il met en lumière la structuration progressive de la Résistance, de plus en plus fédérée en grands mouvements, parfois concurrents, ainsi que leurs faits d’armes. Il évoque également la reprise en main politique et sociale à la Libération et l’action du comité départemental de la Libération.

On y trouvera la biographie des membres du comité départemental de la Libération, auquel a appartenu François Le Jean qui a rédigé la préface de ce livre essentiel pour la compréhension de la Seconde Guerre mondiale en Bretagne.

Alain Lozac’h est ingénieur en chef à Saint-Brieuc. Passionné d’histoire, il a dépouillé quantité d’archives inédites et rencontré de nombreux résistants pour rédiger cet ouvrage. Il est l’auteur d’une douzaine de livres, dont plusieurs parus chez Coop Breizh (Sur les Routes de Bretagne, Ports de Bretagne, Histoire d’un patrimoine maritime en deux volumes, etc.).

Edition Coop-Breizh – tel : 02 98 93 83 14

Prix : 24 Euros (375 pages avec un cahier central de photographies)

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La lutte contre la tuberculose dans les Côtes-du-Nord au début du XX ° siècle

Cette galerie contient 1 photo.

« Pendant plusieurs mois , il y a quelques années, j’ai mené des recherches sur la lutte contre la tuberculose au début du XX° siècle dans le département des Côtes du Nord à l’occasion de  la reconstruction du Centre Hélio-Marin de Saint-Laurent de … Lire la suite

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Les chemins de fer en Bretagne

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Pendant plusieurs mois , il y a quelques années, j’ai mené des recherches sur l’histoire des chemins de fer en Bretagne en vue de rédiger un ouvrage sur ce sujet. Pour diverses raisons ce projet n’a pas été mené à … Lire la suite

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Hommage à François Le Jean, membre du Comité Départemental de Libération

Disparition de François Le Jean ( Bernard dans la clandestinité) dernier membre du Comité Départemental de Libération.

Né le 23 Janvier 1921 à Guingamp, après avoir suivi des études à l’E.P.S  de Lamballe dirigée par Henri Avril, François Le Jean est nommé instituteur au Cours Complémentaire en poste  à Lannion. Il devient membre du Front Patriotique de la Jeunesse, organisation initiée par les Jeunesses communistes  à partir du mois de mai 1943. Inquiété par la police de Vichy ( S.P.A.C) et prévenu à temps  François Le Jean prend  la fuite le 23 Novembre 1943 et passe dans la clandestinité totale en prenant  le pseudonyme de Bernard, sous lequel il continuera à être désigné après la Libération y compris dans les procès verbaux du C.D.L, les articles de presse et les rapports des renseignements généraux consacrés aux réunions publiques tenues dans le département.

S’étant mis au service de son organisation à temps plein, il en devient le responsable départemental alors qu’ayant élargi ses composantes elle a pris le nom de Forces Unies de la Jeunesse Patriotique ( F.U.J.P.). Son activité consiste à étendre le maillage F.U.J.P sur l’ensemble du département des Côtes du Nord en coopération étroite avec Jean Devienne , responsable départemental du Front National avec pour objectifs prioritaires : la lutte contre le S.T.O, l’aide aux réfractaires et la constitution de groupes de combat qui formeront les bataillons F.T.P , puis les F.F.I de la Libération.

Bernard  siège au sein du C.D.L à partir du début de l’année 1944 jusqu’à la fin du comité. La première réunion à laquelle il assiste se tient dans la sacristie de l’Eglise Saint-Michel , organisée par l’abbé Fleury.

Après la Libération il participe à  de nombreuses réunions du F.N  et FUJP pour exposer  les idées et objectifs de ces mouvements, recruter de nouveaux adhérents et former des comités locaux.  Au sein du C.D.L auprès duquel il est détaché  à plein temps il  est  chargé notamment de l’épuration, des poursuites, des arrestations .Il est également désigné pour  procéder à la liquidation de la Direction Départementale de la Jeunesse  mise en place par Vichy , s’occuper des mouvements de jeunesse ( Auberges de Jeunesses, des Eclaireurs de France, etc.) . Il aide Louis Guilloux à jeter les bases d’ une maison de la Culture à Saint-Brieuc. Il est reçu à ce sujet par Jean Géhenno, Secrétaire d’Etat à la Jeunesse dans le Gouvernement Provisoire du Général de Gaulle.

Au 1° Octobre 1945, son détachement ayant pris fin, Bernard  s’éloigne de Saint-Brieuc et reprend son métier d’instituteur au Cours Complémentaire à Plestin les Grèves jusqu’au début des années 50. Très peu de gens , à l’exception de ceux avec lesquels il était en relation pendant la Résistance, étaient au courant de son activité de résistant pendant laquelle, ainsi qu’au C.D.L, il n’a été connu que sous le nom de Bernard. En 1951, François Le Jean  est nommé Inspecteur de l’Education Nationale dans la Manche, à Avranches où il restera durant trente ans jusqu’à la retraite.

François Le Jean est à l’initiative de l’hommage rendu au Comité Départemental de Libération par l’apposition d’une plaque commémorative à l’extérieur de l’église Saint-Michel de Saint-Brieuc dévoilée en présence du maire de Saint-Brieuc le 18 juin 2011.

François Le Jean nous a quitté en ce début d’année 2013 et a été inhumé à Plouër-sur-Rance le 16 janvier dans la plus stricte intimité.

CDL A LA PREFECTURE

Les membres du Comité départemental de Libération après la Libération. Au centre Henri Avril le président. François LE JEAN est au deuxième rang ( premier à partir de la gauche)

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Un article dans le bulletin municipal de Ploufragan, La gazette de février 2023

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